Un site Internet poursuivi par des officiers français accusés de participation au génocide rwandais

Le site Internet lanuitrwandaise.net fait l'objet d'une commission rogatoire lancée par le juge Zimmermann du TGI de Paris en novembre, dans le cadre de la plainte en diffamation publique déposée par des officiers français, anciens "coopérants" de l'armée rwandaise à l'origine du génocide rwandais de 1994. Le crime de lanuitrwandaise.net ? Avoir mis en ligne un communiqué du gouvernement rwandais, synthèse du rapport de la commissionn chargée d'établir les responsabilités de la France dans le génocide des Tutsis de 1994. Rappelons que cette commission avait établi la responsabilité d'hommes politiques français, dont l'actuel ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, et d'officiers français (Hogard, Lanxade, Quesnot, Chollet, Cussac, Rosier, Saint Quentin, Sartre, Gillier, Huchon, Tauzin, Canovas, Galinier, Robardey, Roux, Joubert, Stabenrath, Lafourcade) dans l'organisation du génocide rwandais de 1994.

A deux reprises (le 21 janvier dernier et le 7 février dernier), la juge Zimmermann a lancé contre le site lanuitrwandaise.net deux "requisitions judiciaires", pour obtenir du site :
- l'identite du responsable du site
- la date de mise en ligne du communiqué de presse, et l'adresse IP utilisée à cet effet
- l'identité du responsable de la mise en ligne du communiqué de presse. Si les responsables du site n'obtempèrent pas, ils risquent une amende de 3750 euros. Et pourraient se voir impliqués dans cette plainte pour diffamation...
Les officiers qui ont porté plainte contre X pour diffamation publique sont le colonel Jacques Rosier, accusé par la commission rwandaise d'avoir sacrifié les réfugiés tutsi de la colline de bisesero, le colonel Jacques Hogard, le général Lafourcade, le colonel Jean-Jacques Maurin. Mais aussi le lieutenant-colonel Michel Robardey, "qui a suivi de près le massacre du Bugesera de mars 1992", note les rapporteurs rwandais, le capitaine Etienne Joubert, le colonel René Galinié, le général Christian Quesnot, et le colonel Bernard Cussac.

Réaction de Nuit Rwandaise