Vient de paraître: "La
bataille de Kigali"
(Tharcisse Renzaho)
30
Avril
2015
Renzaho
Tharcisse, 2015, La
bataille de Kigali du 06 avril au 04 juillet 1994 : le calvaire de la
population de Kigali pendant le génocide en 1994,
Collection "Le droit
à la parole" 347p. ISBN : 978-2-919201-25-9 ISSN :
1955-446X. Prix 15€
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Extraits
Vingt ans
après la tragédie rwandaise de 1994, et
après plus de dix sept ans de
fonctionnement du Tribunal Pénal International pour le
Rwanda (TPIR),
reconverti en «Mécanisme résiduel des
Tribunaux pénaux internationaux (MTPI)»,
on pourrait penser que tout a été
déjà dit sur la terrible tragédie qui
a
endeuillé le Rwanda en 1994, et que le témoignage
que je suis en train de faire
n’a simplement pas de raison d’être.
Pourtant
rien n’est établi, en ce qui concerne les
fondamentaux de cette tragédie, qui,
encore aujourd’hui, laissent planer le doute et la confusion
qui n’ont pas
cessé d’alimenter la polémique
continuelle sur cette terrible tragédie.
Ainsi,
l’identité du commanditaire et des auteurs de
l’attentat terroriste commis
contre l’avion du Président Habyarimana, le 6
avril 1994, vers 20 heures 30
n’est toujours pas clairement définie,
malgré l’existence de nombreuses preuves
irréfragables qui désignent les plus hauts cadres
du FPR/APR.
En effet,
des témoins très crédibles parmi
d’anciens hauts cadres du FPR/APR, comme le
Dr. Théogène Rudasingwa, ancien
secrétaire exécutif du FPR, ancien Directeur de
Cabinet du Président Kagame, et ancien Ambassadeur du
Président Kagame à
Washington, aux USA, et le général Faustin
Kayumba Nyamwasa, ancien homme de
confiance du Président Kagame, ancien chef
d’État-major de l’Armée
Patriotique
Rwandaise (APR), reconvertie en Rwandan Defense Forces (RDF), accusent
formellement le Général Kagame d’avoir
commandité cet attentat déclencheur de
la tragédie de 1994 au Rwanda.
...............
Je suis
d’avis, pour ma part, que ces propos du Professeur
André Guichaoua ne sont pas
satisfaisants, et sont même, en quelque sorte, manipulateurs
! Comment, en
effet, l’attentat contre l’avion
présidentiel ne serait-il pas, tout au moins,
l’Alpha de la tragédie de 1994, dès
lors qu’il est aujourd’hui reconnu, à
juste
titre, comme l’élément
déclencheur de la tragédie rwandaise de 1994, par
les
experts du TPIR ? Mais il y a surtout le fait que cet attentat
perpétré contre
l’avion présidentiel, le 6 avril 1994, vers 20
heures 30, a non seulement
décapité le sommet de l’État
rwandais et de l’Armée rwandaise (AR), mais
qu’il
a en même temps donné le signal
d’attaque aux troupes APR à Kigali et sur tous les
fronts de combats à l’intérieur du
pays, d’après des preuves irréfutables
disponibles, et dont il y a lieu de citer à titre
illustratif, les suivantes
:.......................
Le
témoignage de Thierry Tambour
«Je me
trouvais avec ma section sur la colline de Remera, en face du CND;
j’ai vu le
contact du second missile sur l’avion du Président
Habyarimana, et l’explosion
de ce dernier au sol. Nous avons ensuite reçu
l’ordre de regagner l’aéroport
international de Kanombe, vers 22 heures, où j’ai
monté la garde. Je reçus
ensuite la communication de notre commandant de compagnie, le capitaine
Vandriesche, qui nous avertit que le FPR faisait mouvement vers le camp
militaire de Kanombe pour y faire des représailles.
L’ordre
était clair: Si les éléments APR ne
s’attaquaient pas à nous, il fallait les
laisser passer. Peu de temps après ces
éléments APR sont passés
près de nos
positions. Mais ils ont dû revenir en arrière
après avoir constaté que les
militaires du camp militaire de Kanombe étaient en train
d’assurer la défense
de leur camp et avaient érigé des barrages aux
alentours de leur camp»[1].
Il est donc
indéniable que les troupes APR sont sorties de leur base au
CND, à Kigali, dans
la nuit du 6 au 7 avril 1994, aussitôt après
l’attentat, pour, entre autres,
diriger une attaque contre le camp militaire de Kanombe
L'auteur
Tharcisse
Renzaho est né à Kabare I de l’ancienne
commune de Kigarama, en préfecture de
Kibungo le 17 septembre 1944. Il a fait ses études primaires
à Kibungo et
secondaires respectivement au Petit séminaire Dominique
Savio de Rwesero, Saint
Léon de Kabgayi et Saint Paul de Kigali. Il a fait une
année à l’Université
nationale du Rwanda avant d’entrer à
l’École des officiers de Kigali en
septembre 1967, d’où il est sorti avec le grade de
sous Lieutenant en 1970. Il
a suivi divers stages et formations militaires, y compris le cours
d’officiers
supérieurs en 1981-1982 à l’Institut
royal supérieur de Défense de Belgique
à
Bruxelles et le cours supérieur
d’État-major à
l’École de guerre de Hambourg,
en Allemagne de 1987-1989 d’où il est sorti avec
le brevet d’Ingénieur de
guerre. Il a exercé diverses fonctions au sein de
l’armée rwandaise et a exercé
le commandement des unités, a prêté des
services dans les organes de
commandement, comme Directeur des Études et programmes
à l’École supérieure
militaire de Kigali, de 1984-1987, et chef du Bureau Études
et programmes au
Ministère de la Défense nationale de 1989-1990.
Tharcisse Renzaho est revêtu du
grade de Colonel de l’Armée rwandaise. Il fut
nommé préfet de la nouvelle
préfecture de la ville de Kigali, le 5 octobre 1990 et a
vécu les affres de la
guerre du Front Patriotique Rwandais de 1990-1994.