INTERVIEW DE CHARLES ONANA.
Charles Onana
: "Les secrets de la justice internationale"
Interview réalisée en novebre 2008 par
http://vigilancerdc.afrikblog.com
Dans un livre préfacé
par Pierre Péan, mais ayant suscité moins de polémique que celui de Pierre
Péan, Charles Onana revient sur le génocide rwandais
avec un livre défendant une thèse susceptible de faire polémique : le génocide
n'aurait pas été planifié par les Hutu, et le monde entier aurait été trompé
sur cette tragédie. Charles Onana a accepté de
répondre à nos questions.
Vous
publiez un livre bouleversant sur le TPIR et la tragédie du Rwanda. Plus de dix
ans après, vous révélez qu'il n'y a jamais eu de planification d'un génocide
par les Hutu et que le fax du général canadien, Roméo Dallaire, sur la planification du génocide est inexistant à
l'ONU. Pensez-vous que le monde entier a été trompé sur la tragédie du Rwanda ?
Oui, l'ensemble de la
planète a été trompé et manipulé. Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu de morts au
Rwanda mais je dis que ce qui s'est passé en 1994 est une guerre entre Hutu et
Tutsi, que chaque groupe a tué et que chaque groupe a eu des victimes. Je
publie les rapports des diplomates de l'ONU y compris les correspondances de l'ancien
Secrétaire général de l'ONU Boutros Boutros Ghali qui
décrivent exactement ce qui se passe sur le terrain au mois d'avril 1994. Le
mensonge et la manipulation ont fait croire au monde entier que cela était un
génocide planifié par les Hutu contre les Tutsi. Aujourd'hui, j'apporte la
preuve, à travers le tribunal pénal international, que c'est faux et que l'on
condamne plusieurs personnes à perpétuité sur la base de faux et usage de faux.
En 2000 le rapport d'experts de l'OUA sur le Rwanda disait ceci :
« A notre connaissance,
il n'existe aucun document, aucun procès verbal de réunion et aucune autre
preuve qui mette le doigt sur un moment précis où certains individus, dans le
cadre d'un plan directeur, auraient décidé d'éliminer les Tutsi ». Aucun chercheur
rigoureux et impartial ne peut examiner le dossier de la « planification du
génocide » au Rwanda sans rechercher des dates précises, des témoignages précis
et des preuves irréfutables. C'est ce qui a été fait par des fonctionnaires de
l'ONU.
C'est en 1995 que M.
Kahn, chef de
« il
n'y a eu aucune information ni indication d'un génocide planifié ». Depuis
1995, à l'ONU, tout le monde s'est assis sur ce rapport car c'est la première
bombe qui explose le mensonge d'un génocide planifié contre les Tutsi en 1994.
Je publie pour la première fois ce document. Ceci signifie qu'on a menti au
monde entier depuis dix ans.
Pour mesurer le degré de
mensonge du général Dallaire lui-même à propos de son
pseudo fax alarmant sur la « planification du génocide », on peut simplement
observer ce qu'il dit lorsqu'il est interrogé le 14 septembre 1994 à la
télévision canadienne. A la question : « Est-ce que selon vous, il y a eu un
génocide au Rwanda, c'est-à-dire l'exécution d'un plan pour éliminer l'ethnie
Tutsi ? », Dallaire répond : « Je pense que le
débordement qu'on a vu a été au-delà de pouvoir être conçu. Mais qu'il y avait
un processus de destruction politique modérée, oui. Que après ça, il y eut un
enchaînement d'hystérie et de réactions de base, des gens et aussi qui ont été
enflammés par des éléments extrémistes, oui aussi. Mais jamais je pense que
personne n'aurait pu planifier l'ampleur des massacres ». Sans commentaire !
Vous ne
pensez pas que ce livre provoquera la polémique ?
Il provoque plutôt un
malaise général. J'ai mené une enquête froide et impitoyable sur le plus grand
mensonge que l'Afrique et le monde ont connu depuis la fin de seconde guerre
mondiale. Le malaise vient du fait que j'aligne des faits, des documents
inédits et des preuves irréfutables. Je comprends pourquoi toutes les personnes
mises en cause dans mon livre sont obligées de se taire. Ils craignent tous le
scandale, un scandale international.
Parmi
les personnes et organismes que vous mettez en cause, il y a aussi des Français
tels Jean-Pierre Chrétien, Jean-François Dupaquier et
même l'Association Survie.
Vous savez, Cheikh Anta Diop disait en 1984 que, sur
des sujets controversés, les Africains doivent être capables, par leurs propres
investigations intellectuelles, d'accéder à la vérité. Et que les idéologues
perdront leur temps parce qu'ils auront rencontré des intelligences capables de
leur tenir tête sur le plan de la recherche de la vérité. Et souvenez-vous que
ce Jean-Pierre Chrétien avait déclenché une campagne féroce, presque raciste à
l'égard d'un disciple de Cheikh Anta Diop, Théophile Obenga. Ce
Jean-Pierre Chrétien a aussi déclenché contre-moi une
campagne féroce au point d'interdire ma présence au festival du scoop et du
journalisme d'Angers. Il a menacé le responsable de ce festival de représailles
et de faire retirer le parrainage du CNRS si ma présence à ce festival était
confirmée.
Mais
pourquoi vous attaque-il avec tant de violence ?
Parce que ce pseudo
expert de l'Afrique et du Rwanda a une piètre connaissance du dossier rwandais
et ma présence dans un débat public face à lui allait prouver son incompétence
et surtout sa malhonnêteté intellectuelle. Je donne des détails précis sur son
travail dans mon livre et il ne peut me contredire. Pour remettre les pendules
à l'heure, j'ai préféré enquêter sur ce Jean-Pierre Chrétien, sur son expertise
réelle dans l'affaire du Rwanda et sur son niveau de connaissances sur
l'Afrique.
Alors
quelles sont vos découvertes ?
Cet homme est né le 18
septembre 1937 à Lille. Après l'obtention d'une agrégation d'histoire en 1962,
Jean-Pierre Chrétien, nostalgique de l'époque coloniale, a décidé de poursuivre
sa carrière en Afrique. C'est ainsi qu'il choisit de s'installer au Burundi.
Pendant quatre ans (1964-1968), il enseigne l'histoire dans ce pays. En fait,
l'Afrique lui sert de tremplin car il craint de finir sa vie comme professeur
au lycée Fontenelle de Rouen. Pour gonfler son parcours, il devient enseignant
à l'Ecole Normale Supérieure du Burundi au titre de la coopération. C'est ce
qui lui permettra de revenir rapidement en France pour négocier une place
d'assistant à l'université de Lille III. En trois ans seulement et avec une
simple agrégation de l'enseignement secondaire, Jean-Pierre Chrétien passe,
grâce à l'Afrique, de professeur de lycée à maître-assistant à l'université. Il
n'a donc sur son curriculum vitae ni DEA (Diplôme d'Etudes Approfondies) ni
doctorat. Voilà pour son CV.
Lorsque arrive le drame
du Rwanda en
Dès 1995, il jette son
dévolu sur un prêtre rwandais réfugié en France, le père Wenceslas Munyeshyaka. Pour briser la vie et la carrière de ce prêtre
rwandais, Jean-Pierre Chrétien appelle ses amis et ils vont manifester le
dimanche devant l'église où ce prêtre dit la messe. Cette méthode va
profondément choquer les fidèles présents à l'église. Mon enquête auprès de la
préfecture de police de Pontoise, lieu de résidence de M. Dupaquier,
m'a réservé bien des surprises. J'ai par exemple découvert l'association
Mémorial international dirigée par M. et Mme Dupaquier
dont Jean-Pierre Chrétien est le vice-président. Une véritable association de militants pro tutsi qui se moque éperdument des victimes
françaises et du sort des veuves françaises de l'attentat du 6 avril 1994 mais
qui agresse partout les Hutu innocents. Alors, le vice-président du Mémorial,
Jean-Pierre Chrétien, est-il un chercheur impartial ou un militant invétéré ?
Je vais vous donner d'autres précisions.
En
Mais
pourquoi Jean-Pierre Chrétien et ses amis mènent-ils des actions aussi brutales
contre des gens qu'ils doivent, d'après vous, quelque part savoir innocents ?
Jean-Pierre Chrétien et
de Jean-François Dupaquier sont avides d'argent. Ils
ont gagné beaucoup d'argent en mentant à outrance et en faisant condamner des
innocents au TPIR. Ce sont des colons sans scrupules. Savez-vous que
Jean-Pierre Chrétien était payé 7500 dollars par mois de travail, soit 200
dollars par jour de travail d'après son contrat daté du 8 octobre 2001 et que
Jean-François Dupaquier a touché 18 000 dollars du
1er juillet au 31 octobre 2001, soit 200 dollars par jour de travail. Au mois
de novembre 2001, il touche 6000 dollars pour un piètre travail partisan.
Certains des contrats évoqués ont transité par l'association Survie en
provenance du TPIR sous le numéro de fax 43 20 55 58 de cette association.
Voilà ce que les Africains de bonne foi ignorent de cette bande de menteurs et
de manipulateurs.
Ils véhiculent à travers
l'affaire rwandaise, le discours raciste de « la barbarie nègre » cher à
certains colons. Ce sont les colons « du génocide » rwandais, qui sous le
masque d'expert distille méthodiquement leur haine raciale au nez et à la barbe
des Africains inconscients de ceux qu'ils font. Et l'association Survie leur
sert de bunker colonial. C'est dans les bureaux de l'association Survie qu'ils vont
émettre des fax de menace contre le procureur Carla del
Ponte. Par exemple, le 7 mars 2000 à 12h23, Survie ouvre la ligne de fax numéro
: 01 43 20 55 58 pour que de faux experts se défoulent sur Carla del Ponte.
Défendre la justice,
c'est défendre la vérité en toute impartialité. Chez Survie, le travail de
vérité se fait plutôt dans la sélectivité et la connivence, le parti pris et la
publicité mensongère. Cette étrange association qui ne jure que par « la
défense de l'Afrique », est devenu le cabinet noir de Kagame
à Paris. Leur noir silence sur le massacre des Congolais par l'armée de Kagame est stupéfiant. Le noir silence de Survie est encore
plus cruel lorsque le même Kagame jette
arbitrairement en prison son ancien collaborateur et meilleur ami de l'association,
Pasteur Bizimungu, ancien président de
Ce que je dis dans mon
livre c'est que Survie a joué sur l'émotion et sur la souffrance objective des
Africains. Survie l'a bien exploitée en utilisant l'image des héros des
indépendances africaines et de la lutte anticolonialiste. Survie a ainsi obtenu
un blanc-seing des Africains. Voilà la clef de la manipulation. C'est en
s'appuyant sur les grands noms de l'Afrique et sur le colonialisme français que
Survie recrute les Africains à tours de bras. C'est sur cette « fraternité
coloniale » que Survie fait cuire ses épinards en y mettant beaucoup de beurre.
Vous
publiez aussi deux rapports de
Je publie certes les
rapports de
Revenons
sur le problème Hutu-Tutsi. En lisant votre livre on constate que leur haine
est ancienne. Pouvez-vous nous dire brièvement l'origine de leur conflit.
Peu de personnes savent
que, avant 1960, il a régné pendant longtemps au Rwanda, une monarchie tutsi
qui a fait des hutu les serfs des grands seigneurs tutsi. Ils les traitaient
comme des esclaves qui n'avaient pas accès ni à la sphère politique, ni au
pouvoir économique. Ils étaient brutalisés et soumis à des lois racistes. C'est
pour mettre fin à ce système cruel de servage que les Hutu se sont organisés en
1959 avec ce que l'on appelle «
Vous
revenez sur l'attentat du 6 avril 1994 avec d'autres révélations et
témoignages. Mais pourquoi la communauté internationale se tait sur cet
attentat qui a tout déclenché ?
Tout le monde est
embarrassé. Deux chefs d'Etat de pays membres de l'ONU, sont abattus par un
missile SAM 16 russe et personne ne dit rien. Le jour de l'attentat, la
sécurité de l'aéroport de Kigali est pourtant entre les mains des casques bleus
de l'ONU. Je sais aujourd'hui que le fameux général Dallaire
a disparu cette nuit-là. On n'a jamais su où il était puisque ce n'est que vers
minuit qu'il a appelé son chef l'ambassadeur Booh Booh pour lui dire autre chose en s'abstenant de parler de
l'attentat. Imaginez-vous deux présidents occidentaux tués la même nuit dans un
attentat terroriste et personne ne dit rien. Non ! Je crois que tuer deux
noirs, même s'ils sont chefs d'Etat, c'est comme tuer des chiens ou des lapins.
Ni l'ONU ni personne ne veut savoir la vérité sur cet attentat. Pourtant, cet
attentat est la clef de la vérité. C'est le premier coup d'Etat terroriste
commandité et exécuté par les Tutsi de l'APR sur ordre de Paul Kagame et supervisé par un général de l'ONU, le général
Roméo Dallaire. Voilà l'angoisse de la communauté
internationale.
Le
Rwanda est une ancienne colonie belge mais pourquoi parle-t-on tant de
Parce ce qu'on veut
étouffer la vérité.
Mais
pourquoi les pays africains restent-ils muets dans cette affaire ?
Ils ont peur. Ils ne
veulent pas se mouiller en mettant le doigt sur cette grave affaire. Mais à
force de ne rien dire, à force de se coucher à plat ventre et de ne jamais
s'indigner devant les manœuvres tragiques de certains occidentaux et de
certains pays africains, chacun, à son tour, risque de subir un Rwanda dans son
propre pays.
A lire
votre livre on a l'impression que le TPIR utilise de faux documents. Vous allez
jusqu'à dire qu'un deuxième document douteux attribué à Kofi Annan aurait été
produit au TPIR pour soutenir l'existence d'un fax imaginaire de Dallaire daté du 11 janvier 1994.
Une chose est désormais
claire, la « planification du génocide » au Rwanda est contestée par des
documents officiels et confidentiels des Nations Unies. Et le TPIR, qui produit
des documents suspects, a du mal à apporter la preuve de cette planification.
Plusieurs avocats américains, français, canadiens et africains peuvent
confirmer mes révélations.
Pour justifier son
existence et sa réputation internationale, le TPIR a décidé d'utiliser tous les
moyens pour maintenir et défendre la thèse d'un « génocide planifié par les
Hutu ». La dernière trouvaille du TPIR dans ce domaine est un Hutu dont le nom
de code est ADE. Son vrai nom de est : Michel
Bagaragaza. Il a obtenu du procureur du TPIR en personne un arrangement à
l'amiable pour mentir et accuser plusieurs prisonniers innocents d'avoir
planifié un génocide. En 2004, les enquêteurs du TPIR l'ont rencontré pendant
près de quatre mois. Soit 637 heures d'audition. Ils lui ont demandé de
préparer des accusations de choc contre les hauts responsables du parti hutu,
le MRND. L'ojectif de son témoignage est d'aider le
TPIR à prouver qu'il y a eu « planification du génocide » en 1994 par les Hutu.
Pour cela, le procureur
a donc pris un certain nombre d'engagements notamment à faire assurer la
sécurité de Bagaragaza ainsi que celle de sa famille, à renoncer à mener des
poursuites judiciaires contre lui, à l'installer hors d'Afrique, à obtenir en
sa faveur une substitution de peine, à changer son identité et sa physionomie
par le biais de la chirurgie esthétique. Voilà le scandale du mensonge au ICTR.
Vous
avez aussi rencontré l'ancienne procureure du TPR Carla del
Ponte qui vous a fait des confidences sur le comportement de Kofi Annan à l'égard
de la justice et des criminels Tutsi de l'APR.
Oui, j'ai enquêté sur
les raisons de l'éviction du procureur Carla Del Ponte, une femme courageuse,
connue en Suisse pour la lutte contre les trafiquants de drogue et le grand
banditisme. Elle avait mis la main sur un dossier gênant appelé « rapport Gersony ». Ce rapport avait été rédigé par un expert
américain mandaté par l'ONU. Une fois achevé, ce rapport a été remarquablement
étouffé par le gouvernement Clinton. Dans un article paru dans la revue Africa International en octobre
« Ce que je peux dire
est que le fameux rapport Gersony est très important.
Nous l'avons retrouvé et il est aujourd'hui dans les dossiers du TPIR. Il y a
tout de même une lettre de quelqu'un qui nous a fait croire que ce rapport
n'avait jamais existé. Nous avions surtout retrouvé M. Gersony,
l'auteur dudit rapport. Il nous avait avoué que son rapport existait bel et
bien.
Un jour, nous avons reçu
un document expurgé qu'on nous a présenté comme étant le rapport Gersony. Nous avons finalement interrogé M. Gersony. Il était prêt à répondre à nos questions, mais il
lui fallait une autorisation de l'ONU. L'ONU lui a malgré tout refusé
l'autorisation de nous parler. Nous avons tout fait pour obtenir le droit
d'entendre M. Gersony. On nous a dit non. J'en ai
parlé personnellement au Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Mais il n'y
avait rien à faire. C'était non ! » Voyez-vous comment le monde entier a
été manipulé ?
Vous
démontrez toute la campagne de corruption instaurée au TPIR, c'est effrayant ce
que vous décrivez alors que des personnes sont condamnées à perpétuité pour
génocide.
C'est parce que ce sont
des noirs et que l'on traite les noirs comme des animaux. Aucun tribunal en
occident ne peut accepter ce qu'ils font avec le TPIR. Il faut que les Noirs
des Etats-Unis et tous les Américains qui sont victimes de condamnations
abusives et mensongères regardent ce qui se passe à Arusha. Comment les
Etats-Unis peuvent cautionner une telle tragédie humaine ?
Nous avons découvert que
c'est le greffier en personne, Monsieur Adama Dieng, qui a pris l'initiative de mettre les fonds du TPIR
à la disposition des pseudo témoins de l'association
IBUKA, une association de menteurs et d'escrocs qui a participé à l'éviction de
Carla del Ponte. Comment fonctionnait ce système ?
Pour créer des liens de sympathie et d'intérêts entre le gouvernement rwandais
et le TPIR, le greffe a organisé un système de rémunération en toute illégalité
et en contravention avec le statut du tribunal pour amadouer de faux témoins.
Initié par l'ancien greffier Agwu Okali,
le programme était piloté par une Tutsi burundaise dénommée Françoise Ngendahayo, devenue plus tard ministre de Source : http://ndagijimana.rmc.fr