Communiqué de La Nuit rwandaise
Plainte en diffamation contre La Nuit rwandaise
9 des militaires français engagés
au Rwanda portent plainte
Fin février 2011 était signifié à Michel
Sitbon (directeur de publication de la revue La Nuit rwandaise et
responsable du site éponyme) et à Bruno Gouteux (webmaster du même site) que La Nuit rwandaise
est l’objet d’une plainte en diffamation publique envers officier supérieur en
mission déposée par neuf des militaires français engagés au Rwanda entre 1990
et 1994.
Les plaignants sont nommément désignés parmi les responsables de
la politique criminelle entreprise par la France au Rwanda dans un communiqué officiel du
gouvernement rwandais rendant compte des travaux de la Commission
d’enquête sur les responsabilités françaises dans le génocide des Tutsi,
dite Commission Mucyo.
Ce communiqué aura été reproduit sur le site de la revue (www.lanuitrwandaise.net)
par son webmaster, Bruno Gouteux, en août 2008.
Le même communiqué désignait tout d’abord treize responsables
politiques, à commencer par le président de la République française,
François Mitterrand suivi d’Alain Juppé, actuel ministre des affaires
étrangères qui occupait le même poste entre 1993 et 1995 ou le premier ministre
de l’époque, Édouard Balladur.
Quant aux militaires, les plaignants figuraient en bonne place sur
la liste des vingt responsables identifiés et désignés nommément par le rapport
de la commission Mucyo, de même que dans ce communiqué de presse que
nous avons effectivement reproduit et contre la publication duquel ils portent
aujourd’hui plainte, pour diffamation.
Le site internet de la revue La Nuit rwandaise n’est pas seul à
avoir publié ce communiqué officiel du gouvernement rwandais. On retrouve ce
document y compris sur le site de l’association France Turquoise, à
laquelle participent les plaignants, ainsi qu’en atteste un constat d’huissier
qui sera versé au dossier.
Depuis cinq ans, La
Nuit rwandaise paraît à chaque commémoration du
génocide des Tutsi. Plusieurs centaines de pages, à chaque livraison, font le
point des connaissances sur l’implication française dans le génocide des Tutsi.
La Nuit rwandaise est co-éditée par les éditions Izuba
et l’Esprit Frappeur en hommage à Jean-Paul Gouteux, auteur du livre
éponyme.
Depuis quinze ans, ces maisons d’éditions ont publié nombre de
livres sur le sujet. Rappelons dans l’ordre : Rwanda, un génocide
français, de Mehdi Ba ; Un génocide sur la conscience, de
Michel Sitbon ; Rwanda : le génocide, par Gérard
Prunier ; France-Rwanda, les coulisses du génocide, par Vénuste
Kayimahe ; Le piège ethnique, par Benjamin Sehene ; Le
Monde, un contre-pouvoir ? Manipulations et désinformation au Rwanda,
par Jean-Paul Gouteux ; Le feu sous la soutane, par Benjamin
Sehene ; La nuit rwandaise, par Jean-Paul Gouteux ; Un
génocide, secret d’État, par Jean-Paul Gouteux et enfin La France au cœur du
génocide des Tutsi, par Jacques Morel, une somme de 1500 pages.
Michel Sitbon, éditeur de cette revue, aura également publié un
périodique, Maintenant, dont le premier numéro paraissait en janvier
1995, quelques mois après la fin de l’intervention française au Rwanda, pour
dénoncer le scandale de ce crime de première grandeur, à ce jour impuni.
L’ensemble de ces pièces, ainsi que l’intégrale des cinq numéros
de la revue annuelle La Nuit
rwandaise, sera apporté à la cour. Sa prochaine livraison, à paraître le 7
avril 2011, contiendra un dossier recensant l’ensemble des informations
concernant l’action des plaignants au Rwanda entre 1990 et 1994.
La Nuit rwandaise se félicite des poursuites en
diffamation dont elle est l’objet qui devraient être l’occasion de faire
un peu de lumière sur les agissements de l’armée française et ses
responsabilités dans la mise en œuvre du dernier génocide du XXème siècle.
L’action de ces militaires français au cours du processus génocidaire rwandais
pourra être publiquement débattue devant les tribunaux.
La Nuit rwandaise invite par ailleurs les médias à se
saisir des faits qui pourraient être mis à jour lors des débats à venir et
appelle les autorités judiciaires à engager toutes les poursuites qui
s’imposeraient.
La Nuit rwandaise