Condamnation ferme de l'assassinat du Lieutenant Général Adolphe Nshimirimana & invitation au dialogue

 Ntibantunganya

                                                     Sylvestre Ntibantunganya

Je condamne avec fermeté l’assassinat du Lieutenant-Général Adolphe NSHIMIRIMANA qui ne fait que compliquer davantage la crise qui secoue le Burundi depuis plusieurs mois. Mon épouse et moi-même présentons nos sincères condoléances à la famille du disparu (son épouse Bénigne Rurahinda et leurs enfants).

Je connaissais le Lieutenant-Général Adolphe NSHIMIRIMANA depuis 1993. Après l’arrivée au pouvoir de Melchior NDADAYE, comme premier Président du Burundi élu au suffrage universel direct par le peuple burundais et la victoire du parti Sahwanya-FRODEBU aux élections législatives (députés) du 29 juin 1993, Adolphe NSHIMIRIMANA avait été recruté comme agent de sécurité à la Documentation Nationale (actuel Service National de Renseignement). Au lendemain de l’assassinat du Président Melchior NDADAYE, il s’était retranché à Kamenge où il s’était illustré comme un des animateurs de la résistance au coup d’État. Par plusieurs moyens, nous avions des contacts. Plus tard, en 1996, il avait rejoint les autres résistants dans la Kibira, au sein des Forces pour la Défense de la Démocratie (FDD) où il n’avait pas tardé à franchir les échelons pour être, en 2002, le chef d’État-major Général des FDD. Là également, nous avions des contacts.

Je dois ici souligner mon appréciation du rôle qu’il a joué, avec d’autres camarades des Forces pour la Défense de la Démocratie (FDD), pour établir l’équilibre militaire nécessaire entre les forces politiques et/ou politico-militaires en présence ; c'est-à-dire le système au pouvoir depuis 1966 et les Forces Armées Burundaises (FAB) et les nouvelles forces politiques qui s’imposaient depuis la victoire de Melchior NDADAYE le 1er juin 1993 et qui se reconnaissaient dans les différents mouvements rebelles, dont le CNDD-FDD. Pendant cette période, le Lieutenant-Général Adolphe NSHIMIRIMANA et ses autres camarades ont joué un rôle hautement patriotique. Leur lutte armée a été un des facteurs ayant conduit aux négociations globales et inclusives débutées officiellement à Arusha le 15 juin 1998 et qui ont permis, deux ans plus tard, le 28 août 2000, la signature de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi. C’est cet accord qui, dans la suite, a servi de base politique, pour la négociation de l’accord de cessez-le-feu entre le Gouvernement de transition du Burundi et le CNDD-FDD alors dirigé par le trio constitué de Pierre NKURUNZIZA, Hussein Radjabu et Adolphe NSHIMIRIMANA.

Élevé au grade de Général de Brigade, Adolphe NSHIMIRIMANA a été, en collaboration avec le Général-Major Germain NIYOYANKANA, un des piliers de la création de la Force de Défense Nationale (FDN) dont il était Chef d’État-major adjoint. Pour cela, nous lui devons gratitude.

C’est depuis sa nomination comme Administrateur Général du Service National de Renseignement que le nom du Lieutenant-Général Adolphe NSHIMIRIMANA a été plusieurs fois associé à des actions criminelles. J’estime que ce n’est pas en ces moments d’épreuve pour sa famille et ses proches qu’il faut s’appesantir sur ces situations. 

Aujourd’hui, le leadership politique burundais doit se rendre compte de ses responsabilités pour dire « plus jamais ça, arrêtons » ! La voie est déjà tracée : ce sont les négociations qui avaient commencé sous les auspices du Médiateur, le Président Yoweri Kaguta MUSEVENI, qui nous aideront à passer ensemble le cap. C’est grâce à ces négociations que les leaders politiques burundais, appuyés par la société civile et les autres secteurs de la vie nationale, prendront de nouveaux engagements pour la consolidation des acquis dont une partie de la vie du Lieutenant-Général Adolphe NSHIMIRIMANA a été d’un grand apport. Il est du devoir du Président Pierre NKURUNZIZA de prendre désormais les devants et s’engager dans cette voie salvatrice pour l’ensemble du peuple burundais.

Sylvestre NTIBANTUNGANYA

JK:  Lt  Général Adorphe Nshimirimana yari muntu ki?

Nshimirimana

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