Fpr
yakunze kwica Abahutu, ikabataba uko yishakiye ,
nyuma ikabataburura ikabita
Abatutsi, ikajya kubanika mu nzibutso! Birababaje.
Depuis
l’attaque du FPR-Inkotanyi le 1 octobre 1990, la population
hutu a été
massacrée systématiquement par l’APR,
branche armée de la rébellion. Après
le
génocide baptisé « des
Tutsi », ces militaires,
appuyés par
ceux qu’on surnommait les « caders »,
agents à tout faire du
FPR, ont étendu ces actes génocidaires
à travers tout le pays. Ils furent
assistés également par quelques
rescapés ainsi que par des rapatriés en
provenance d’exil en Uganda, Burundi, Tanzanie, Congo
(ex-Zaïre). Dans notre
étude, nous nous sommes limités à la
région du Bugesera
peuplée des Tutsi naguère victimes des troubles
post-indépendance dans les années 60.
Objectif de
notre
étude.
Nous
avons voulu étudier sur terrain ce qu’a
été la réaction des Tutsi
après le
génocide par de-là le discours officiel de la
réconciliation qui couvre cette
page sombre de l’histoire du Rwanda. La région du
BUGESERA nous sert
d’échantillon, tandis que les résultats
de l’étude feront fonction de miroir
reflétant l’état des relations entre
Hutu et Tutsi dans le reste du Rwanda
après une guerre de 4 ans et un génocide. Il est
juste de rappeler l’autre face
de la médaille que constitue le génocide des
Tutsi. De ce dernier, le Tribunal
Pénal International pour le Rwanda (TPIR) basé
à Arusha en Tanzanie, ainsi que
les juridictions rwandaises s’en occupent largement. Par
contre, on observe un
silence ponctué par quelques
révélations quant à ce qui touche aux
crimes
commis par le FPR.
Notre
travail ne couvre qu’une infime partie des crimes au compte
du FPR, crimes qui,
analysés à la lumière des preuves
recueillies et du droit international,
répondent aux critères de génocide et
crimes contre l’humanité.
L’essentiel
n’est pas d’inventorier toutes les victimes
possibles, mais de mettre à la
lumière l’autre face du conflit rwandais que
certaines voix voudraient
condamner au silence et à l’oubli, surtout de la
part des dirigeants rwandais
actuels et de leurs mentors internationaux.
Par
ailleurs, il est moralement condamnable que l’opinion et la
conscience
internationales s’investissent à
débusquer et condamner certains
criminels ; et qu’en même temps elles
déroulent le tapis rouge pour
d’autres dirigeants dans le cadre de la de la realpolitik qui
fait semblant
d’ignorer la nature criminelle de leurs régimes.
Données
préalables.
Les
cas de massacres qui ont attiré notre attention ont en
commun certains
facteurs. Ils ont été supervisés
par les autorités civiles et militaires.
Certains cas de tueries ont eu lieu dans des camps militaires ou aux
bureaux
des secteurs et des communes. Ils ne sont donc pas à prendre
pour des cas
isolés.
Les
victimes ont été massacrées,
jetées vivantes dans des latrines, dans des
rivières (Akanyaru, Akagera) et des lacs, ainsi que dans la
grotte
historiquement connue sous le nom de « Urwobo rwa Bayanga »
située dans le camp militaire de Gako à la
frontière avec le Burundi.
Personne
ne saura le nombre exact de ceux qui ont péri durant cette
période, étant donné
que certaines familles ont été
exterminées sans laisser de survivant. Par
ailleurs, des témoins gênants de ces massacres ont
été éliminés. Ainsi, notre
étude recense seulement certaines victimes, les autres
resteront dans l’oubli.
Aire
d’investigation.
Notre
zone d’investigation se limite à la seule commune
de Ngenda, une des trois qui
formaient la région du Bugesera au sud de Kigali. Cependant,
nos investigations
nous ont permis de recueillir certaines informations
aléatoires. Ainsi
disposons-nous, par l’intermédiaire de nos
informateurs, des listes de
certaines victimes du FPR à Byumba, Kibungo, le reste du
Bugesera, Butare et
une partie de Gitarama, ainsi que celles des communes de Bicumbi,
Gikoro,
Gikomero, Mugambazi, Rutongo, Kanombe, et Butamwa. Nous en avons
recueilli de
Nyange, de Birambo et d’une partie de Gikongoro. Ceci nous a
motivé à élargir
les horizons. Actuellement, nos informateurs sont attelés
aux recherches dans
le nord du pays pour inventorier les victimes de la période
1997-1999 dans la
guerre dite des infiltrés ou abacengenzi.
Limites de notre
travail.
Malgré
nos efforts, nous ne comptons pas inventorier toutes les victimes car
les
tueries étaient éparpillées. Certaines
se sont effectuées pendant la nuit dans
les cachots contrôlés seulement par les militaires
rompus aux méthodes de
massacres en secret. Un autre handicap vient du fait que les massacres
n’épargnaient pas même les enfants en
bas âge. N’étant pas encore
insérés dans
le circuit de la vie sociale, leur identification reste
problématique. Il faut
encore noter que la population encore dominée par la terreur
préfère souvent se
taire plutôt que de s’exposer aux
représailles par des révélations que
le
régime en place qualifie d’idéologie du
génocide. En effet, les services
secrets du FPR, dans le but d’enterrer
définitivement toute révélation de ces
crimes passés, recourt
à l’élimination physique de tout
témoin éventuel.
Méthodologie
de
travail.
Pour
cette étude, nous avons disposé de dix
informateurs installés sur terrain et
menant des recherches pendant 5 ans, de juin 2003 à juin
2008. Nous avons préféré
la discrétion pour raison de sécurité.
La vérification de l’identité des
victimes se faisait auprès des familiers et des voisins
rescapés. Comme
responsable et coordinatrice du projet, j’ai
visité le Rwanda trois fois. Munie
d’un visa touriste, j’y ai passé au
total 87 jours. Malgré toutes ces
précautions, nous déplorons
l’emprisonnement de 6 de nos collaborateurs
accusés
faussement de semer des troubles par le seul fait de
s’informer informellement
sur les victimes supposées du FPR.
Je
dois reconnaître aussi deux cas d’infiltration
de notre groupe par des agents
secrets du FPR qui ont failli nous coûter la vie. Pour y
parier, j’ai dû
changer de méthode en établissant un contact
individualisé avec chaque agent et
en évitant qu’ils ne se connaissent entre eux.
Pour le même besoin de sécurité,
dans notre étude, nous gardons l’anonymat des
survivants et des responsables
directs des tueries pour éviter
l’élimination des témoins survivants.
Pour les
survivants vivant encore au Rwanda, nous les nommons par les initiaux
de leurs
noms. Pour les victimes, nous identifions la date, le lieu ainsi que
les
circonstances de leur mort.
Remerciements.
Nous
remercions beaucoup nos informateurs pour ce travail à haut
risque. Nous n’oublions
pas de remercier quelques
militaires du FPR et quelques
rescapés tutsi qui ont
accepté de nous donner des témoignages de
première main sur les hauts
responsables qui donnaient les ordres des dits massacres. Mon grand
remerciement
va à une pauvre femme qui m’a confié
personnellement que son mari s’était
distingué dans ces massacres, mais qu’elle ne
pouvait rien faire pour l’en
empêcher. Elle
le considère assassin en liberté,
lui reste homme de confiance
du FPR. A entendre cette femme, il semblerait que ces crimes lui aient
laissé
des séquelles psychologiques.
Les résultats de notre recherche.
Victimes |
Secteurs |
Date |
Auteurs et Remarques |
1.Ntihabose Cyriaque (enseignant) |
Nziranziza |
Mai 94 |
Tué par des militaires en fuyant leurs poursuites. |
2. Munyaringoga et son épouse |
Nziranziza/Nyamirama |
Mai 94 |
Enterrés vivants après les tortures par les militaires et des rescapés qui venaient du Centre de Ruhuha. |
3. Marie, épouse de Sebahire |
Shyara/Kamweru |
Mai 94 |
Violée et après, enterrée vivante |
4. Rugayabahunga |
Gakomeye/Kabere |
Mai 94 |
Tué après avoir subi des tortures |
5.Mujyambere Claude |
Ruhuha/Ruramba |
Mai 94 |
Brûlé dans de l’huile |
6.Kayonga Elie |
Gakomeye |
Mai 94 |
Castré et enterré vivant |
7.Famille Sekamonyo Faustin (30 personnes) ancien inspecteur d’arrondissement de Kigali |
Réfugiés à Ruhuha |
Mai 94 |
Tuées par les militaires à la paroisse catholique de Ruhuha. Enterrés dans la fosse commune au jardin des prêtres. Sa femme tutsi et ses filles ont été violées par les militaires présents |
8. Ndikumana Sisien et son épouse (enseignant) |
Nyakayaga |
Juin 94 |
Son épouse tutsi refuse de livrer son mari. Violée, torturée et mutilée par des militaires qui lui ot coupé les organes génitaux et les seins, elle a été enterrée vivante |
9. Seneza |
Nyarugenge/Kabakemba |
Juin 94 |
Tué par balle |
10.Bakanirora |
Nyarugenge/Kabakemba |
Idem |
Tué par balle |
11.Bugabo Jean de Dieu |
Burenge |
Juin 94 |
Tué par des rescapés et des rapatriés en provenance du Burundi |
12.Mudaheranwa Anastase |
Burenge |
Juin 94 |
Idem |
13.Rwamuhizi |
Burenge |
Juin 94 |
Idem |
14. 7 fils de la famille de VG: Mukanshuti, Amina, Nibagwire, Musabyimana, Mukandamutsa, Mukarwenda, Karyango |
Rutonde |
Juin 94 |
Torturés et tués par les militaires accompagnés par des rapatriés en provenance du Burundi. Les filles y compris celles de moins de 12 ans ont été violées avant d’être massacrées par « agafuni ». |
15. 4 filles de K : Mukamana Thérèse, Imunderere Josepha, Uwamungu Brigitte, N.ngirimana Clémentine |
Rutonde |
Juin 94 |
Enlevées par les militaires, violées et jetées vivantes dans lac Cyohoha sud |
16. 6 fils de MA : Uzamushaka marie ; Nkurunziza Théogène, N.habineza Berna, Jean Paul, Hilaria, Janvière |
Rutonde |
Juin 94 |
Les filles, après être violées, ont été lapidées ensemble avec leurs frères qui ont été torturés. |
17. 3 fils de MD : Ntirushwa Justin, Uwamahoro, Mabeyi |
Rutonde |
Juin 94 |
Ligotés et achevés par à coups d’ « agafuni » |
18. 4 fils de Ngirumpatse Cosma : Bukuru, Butoya, Kabagabirwa, Mukahirwa |
Rutonde |
Juin 94 |
Les filles ont été violées, décapitées, puis mises en morceaux. Leurs frères sont obligés de manger crue la chair de leurs sœurs. Après ils ont été exécutés. |
19. 4 fils de SK : Donatile, Twagirayezu, Bernard, Musonera, |
Rutonde |
Juin 94 |
Ligotés et jetés dans les eaux du lac Cyohoha |
20. 4 fils de Bahizi : Marie, Camukuru ; Mabeyi, N.bagenzi |
Rutonde |
Juin 94 |
Ligotés et décapités |
21. 3 fils de Senzoga : Marie, Niyonsaba, Fabien |
Rutonde |
Juin 94 |
Idem |
22.Kagarara et tous les déplacés qui dormaient dans un camp à Ngoma (plus de 3000 personnes, enfants, vieillard, femmes enceintes) |
Nyarugenge |
Juin 94 |
Chargés dans les camions ayant des pancartes du HCR pour les tromper, conduits et tués au camp militaire de Gako. Les filles et les femmes ont été violées. Certains n’ont été brûlés, d’autres ont été jetés vivants ou morts dans l’ «Urwobo rwa Bayanga» |
23.Kamerano Léopord |
Nziranziza |
Juil. 94 |
Capturé par des militaires et des rescapés de Ruhuha et par ceux qui venaient de Busoro. Tortuté et enterré . |
24.Ntakirutinka |
Nziranziza |
Juil. 94 |
idem |
25.Nteziryayo Daniel |
Nziranziza |
Juil. 94 |
Idem |
26.Véronique, épouse de Rwabukwandi |
Nziranziza/ Kagarama |
Juil. 94 |
Violée en série par les militaires et lapidée |
27.Kabahizi et son épouse |
Nziranziza/ Kagarama |
Juil. 94 |
Violée par les militaires devant son mari. Enterrés vivants |
28.Fils de Nyamunanira |
Nziranziza / Ruli |
Juil.94 |
Décapité |
29. Rwabutare |
Gakomeye |
Juil. 94 |
Brûlé dans de l’huile |
30. Nzirorera (malade mental) |
Gakomeye |
Juil.94 |
Brulé dans de l’huile |
31.Nyakarundi Emmanuel (police communale) |
Mareba |
Juil. 94 |
Lapidé par des rescapés et des militaires |
32.David et ses 5 compagnons Tutsi) |
Shyara /Rwamanyoni |
Juil. 94 |
Décapités par des militaires car ils cachaient des Hutu et ils les informaient pour se cacher ou échapper |
33.Jerôme Habyarimanan catéchiste à la paroisse catholique de Ruhuha, son fils et son épouse |
Gakomeye |
Juil. 94 |
Son épouse violée par une série des militaires. Enterrés vivants dans leur parcelle. |
34.Maniraruta Emmanuel |
Nziranziza |
Juil. 94 |
Châtré et enterré vivant. |
35.Ngirumpatse Laurent |
Ruhuha/ Butereri |
Juil. 94 |
Tué par des rescapés à coups d’ « agafuni » |
36.Rwabagabo Esdras |
Burenge |
Juil. 94 |
Ligoté et tué par des coups d’ « agafuni » |
37.Nyabuhinja Mathieu |
Burenge |
Juil. 94 |
Idem |
38.Kayibanda |
Burenge |
Juil. 94 |
Idem |
39.Fatilisigaye François |
Burenge |
Juil. 94 |
Idem |
40.Mutetiwabo |
Burenge |
Juil. 94 |
Violée par 3 militaires |
41.2.fils de NS : Niyoshima et Nkulikiyimana |
Rutonde |
Juil. 94 |
Tués décapités |
42. 2 fils de Béatrice : Sindikubwabo et Nkulikiyimana |
Kavumu |
Juil. 94 |
Tués par les militaires qui avaient d’abord violé leur maman devant leurs yeux. |
43.Mbarubukeye Damien |
Nziranziza/Nyabaguma |
Août 94 |
Torturé et décapité par des militaires et des rescapés à Rwakibilizi |
44.Mahenda Vedaste |
Nziranziza/Nyabaguma |
Août 94 |
Idem |
45. Zigira Innocent |
Nziranziza/ Nyabaguma |
Août 94 |
Idem |
46.Sehorana Emmanuel |
Nziranziza / Nyamirama |
Août 94 |
Idem |
47.Ndamijuwimwe Jean de Dieu |
Shyara / Ruhanga |
Août 94 |
Torturé, puis fusillé |
48.Emmanuel, fils de M. qui fut conseiller communal |
Shyara / Kamweru |
Août 94 |
Ligoté et tué à coups de marteau |
49.Habyarimana Vénuste |
Ruhuha /Rugarama |
Août 94 |
Tué par des militaires et des rescapés qui pillaient ses biens |
50.Kanyundo Fébronie |
Ruhuha/ Rugarama |
Août 94 |
Violée par des militaires et décapitée |
51. Iyamuremye |
Burenge |
Août 94 |
Torturé et décapité |
52. 2 filles de NC : Nishyirimbere Josepha et Mushimiyimana Berna |
Rutonde |
Août 94 |
Violées puis décapitées par des militaires |
53.Mpayimana Marc (enseignant) |
Ruhuha |
Oct.94 |
Torturé et enterré vivant |
54.Fils de Kageruka et ses 7 compagnons |
Shyara |
Nov. 94 |
Ligotés et tués à coups de bâtons par des rescapés et des militaires |
55.Ntawemvurira et son fils |
Nziranziza / Nyamirama |
Déc. 94 |
Ligotés et lapidés |
56.Kayibanda Théoneste, son épouse et son veilleur |
Gakomeye |
Janv. 95 |
Sa femme violée en public ; Théoneste et son veilleur ligotés et lapidés |
57.Ngasabyimana Thérèse |
Gakomeye / Rusagara |
Janv. 95 |
Violée et enterrée vivante |
58.Mujawimana Marie Rose |
Gakomeye / Rusagara |
Janv. 95 |
Idem |
59.Mweneyezu Marie Goretti |
Gakomeye / Rusagara |
Janv. 95 |
Idem |
60.Nyinawamariya Agnès et sa mère |
Gakomeye / Rusagara |
Janv. 95 |
Violées et lapidées |
61.Gisoro Alfred |
Ruhuha / Butereri |
Janv. 95 |
Brûlé dans de l’huile |
62.Spérantie |
Ruhuha / Butereri |
Janv. 95 |
Violée par une série des jeunes rescapés de Ruhuha en présence des militaires |
63.Epaphrodite |
Ruhuha / Butereri |
Janv. 95 |
Brulé dans de l’huille |
64.Leostaque |
Ruhuha / Butereri |
Janv. 95 |
Idem |
65.Mwunguzi Narcisse |
Burenge |
Janv. 95 |
Ligoté et lapidé |
66.Sebahire Vincent |
Nziranziza / Kagarama |
Mars 95 |
Les yeux crevés et lapidé |
67.Ruhananirindi Siméon |
Ruhuha /Rugarama |
Mars 95 |
Torturé et décapité |
68.Ndagijimana Pascal |
Nyarugenge |
31 août 95 |
Torturé et enterré vivant par des militaires |
69.Nyandwi François et son voisin |
Nyarugenge |
idem |
Idem |
70.Bigiringoma Patrice |
Burenge |
Janv. 96 |
Torturé et enterré vivant |
71.Kalikunzira J. P. |
Burenge |
Janv. 96 |
Lapidé |
72.Mutabazi |
Burenge |
Janv. 96 |
Lapidé |
73.Rwamihigo |
Burenge |
Janv. 96 |
Lapidé |
74.Ntiyamira Pierre |
Burenge |
Janv. 96 |
Lapidé |
75. Binanga |
Burenge |
Janv. 96 |
Lapidé |
76.Mutaganira Elysée |
Nziranziza / Gakoni |
25/7/97 |
Fusillé par des militaires à Nyamirama |
77.Sebarame Zacharie |
Nziranziza / Rutebe |
25/7/97 |
Torturé par des militaires dans l’enclos d’une vieille connue sous le nom de Nyirakazihamagarira, conduit et tué par coups après au bureau communal de Ngenda |
78.Nyilingango Gaspard |
Nziranziza |
25/7/97 |
Idem |
79.Nyilinshuti Jasson |
Nziranziza /Rutebe |
25/7/97 |
Idem |
80.Nzamurambaho Zacharie |
Nziranziza / Ruli |
25/7/97 |
Idem |
81.Semakwavu |
Nziranziza / Nyabaguma |
25/7/97 |
Idem |
82.Twagirayezu |
Nziranziza/ Rutebe |
Août 97 |
Fusillé par des militaires au bureau de secteur Nziranziza |
83.Murara Edouard |
Nziranziza / Gahosha |
Août 97 |
Idem |
84.Muhizi |
Burenge |
Sept. 97 |
Les yeux crevé et brûlé |
85.Migabo Mathieu |
Burenge |
Sept. 97 |
Idem |
Par
ce tableau, nous avons voulu donner la parole aux victimes pour
qu’elles ne
tombent pas dans l’oubli. N’oubliez jamais vos
victimes, c’étaient vos enfants,
cousins, parents, époux ou épouses, amis,
voisins, condisciples ou compagnons
d’équipes, groupes ou tout simplement votre
génération. Il faut se souvenir
d’elles dans les assemblées spirituelles si vous
êtes croyants. Un jour leur
voix réclamera justice et nous sommes sûrs que
leurs assassins seront traduits
en justice avant qu’ils ne rendent compte de leurs actes
devant le Créateur.
Ils ont souffert toutes sortes de peines : fusillades,
brûlures, viols,
tueries à l’arme branche, (comme
« agafuni »,
la machette,
etc.). De grâce, ne pensez pas à les venger par
les mêmes peines car seuls les
esprits faibles imitent ce qu’ils ont vu. Au contraire
réclamez la justice, ce
sera le seul moyen d’honorer leur mémoire.
Ne
perdez pas courage si cette justice tarde. Les retards, en effet, font
partie
du processus de l’action humaine. Dans l’attente de
la justice, évitez le
refus, la révolte, la haine, la vengeance, la
colère, et l’indignation, car
tout cela ne procure ni force, ni joie de vivre.
Ne
soyez pas toujours victimes. Restez sauveteurs dans le triangle
dramatique de Karpman,
sauveteurs de soi et des autres. (Le Triangle dramatique,
dit
aussi Triangle de Karpman, est une figure
d'analyse
transactionnelle proposée
par Stephen
Karpman
en
1968
qui
met en évidence un scénario
relationnel typique entre Victime,
Persécuteur et Sauveur (ces
rôles étant symboliques, une même
personne peut changer de rôle).
Parmi
ces victimes, il y a des
martyrs tutsi tués parce qu’ils ne
voulaient pas être
complices. Les femmes
tutsi qui ne voulaient pas abandonner leurs maris hutu
etc. Les 6 tutsi de Shyara tués parce qu’ils cachaient les Hutu
sont pour tous
les Rwandais signes d’espoir d’une cohabitation
fraternelle mais qui demande un
préalable de justice.
Nous
avons gardé l’anonymat des bourreaux. Nous dirons
leurs noms en cas de besoin,
mais ils sont souvent connus du public. Par ailleurs, certains se
vantent
publiquement de ces massacres confessant qu’ils les
répéteraient au besoin.
Ceux qui étaient présents à la
réunion qui s’est déroulée
devant le bureau de
la commune Ngenda en 2003 se souviennent du discours indigne du général
IBINGIRA qui racontait qu’il ne regrettait rien
de ce qu’il avait fait et qu’il
poursuivait les coupables et les génocidaires. Il ne se
rendait pas compte que
la majorité de ses victimes identifiées dans ce
travail n’ont vu le fusil que
le jour de leur
mort.
Maryline Hermans
Doctorant en
Criminologie
Université
de
Rotterdam