Les accords de Lemera conclus en 1996.

 

 

Les accords de Lemera conclus en 1996 avec l'AFDL de Laurent Kabila
avant l'invasion du Congo, ont confirmé l'existence de ce plan. Ces
accords prévoyaient le démembrement de la République Démocratique du
Congo par la création d'une « République Indépendante du Kivu » qui
serait composée selon AIPS (/Africa Information and Publishing Service/
daté du 27/07/98, Washington) de 4 provinces : la province du Mulenge,
le Sud-Kivu, le Nord-Kivu et le Maniema. Le « nouveau plan de
colonisation tutsi dans le Kivu » serait réalisé entre 1998 et 2008 et
aurait deux variantes :

Colonisation à 2 variantes :

-  Imposition armée dans le Nord-Kivu

- « Transfert tranquille » dans le Sud-Kivu

La première phase va se réaliser sans aucune forme de procès, sous le
seul prétexte de faire chasse aux miliciens armés hutu (Interhamwe) et
aux ex-Far qui déstabilisent le Rwanda à partir du Nord-Kivu.
L'occupation des villes de Goma et Butembo constitue la phase la plus
décisive, suite à l'éventuelle résistance armée des autochtones.

La réalisation de la deuxième phase du plan est dépendante de la
réussite de la première phase. Le « transfert tranquille » dans le
Sud-Kivu est proportionnel à la résistance calme de l'élite de cette
partie du Kivu, face à l'hégémonie tutsie dans la la région des Grands
Lacs. Cette phase est réalisable en 3 étapes : l'objectif tutsi dans les
villes de Bukavu et d'Uvira est de faire de ces villes des villes les
moins bantues possible.

Cette deuxième phase de la tutsisation du Kivu montagneux se réalisera
en trois étapes:

1. L'inondation démographique dans le Sud-Kivu,

2. La séparation physique entre les parties tutsies et celles habitées
par les autochtones,

3. Le démantèlement de l'entité non tutsie dans la province, plus
particulièrement dans les villes de Bukavu et d'Uvira.

 Les deux premières étapes seront réalisées en coopération avec le
pouvoir de Kinshasa, qui organisera l'immigration des tutsis du Rwanda,
Burundi, Ouganda, Somalie et éventuellement de l'Ethiopie vers la
« Terre promise ». Ainsi sera payée la facture de guerre pour le Rwanda
de Paul KAGAME (accords de Lemera). Pour financer cette colonisation
tutsi, une banque appelée « banque d'implantation tutsie dans le Kivu »
sera installée à Kigali, avec sa maison mère dans la ville de Kampala
(Ouganda). Elle va financer les constructions des logements pour Tutsis
dans le territoire occupé et, sous forme de crédit, le commerce et
l'administration des colons. Le plan prévoit : 600.000 constructions de
logement pour la période de 1999 à 2004. En cette année, on prévoit
alors organiser des élections municipales et pour le parlement en
coopération avec le pouvoir de Kinshasa. C'est alors que le Kivucien
autochtone, devenu minoritaire, comprendra qu'il a perdu la partie.

Alors on passera à la troisième étape, le « transfert tranquille »
proprement dit.

Cette étape constituera simplement à décourager les Kivuciens
autochtones de vivre chez-eux. La nouvelle administration,
principalement ou totalement tutsie, leur interdira (loyalement), la
construction de logements pour rendre la cohabitation (devenue alors
dangereuse) impossible, soit en acquérant leurs maisons. On établira des
permis de résidence, qui ne seront attribués aux Kivuciens autochtones
que s'ils arrivent à remplir certaines conditions, dont la plus rude,
nécessaire et suffisante sera de prouver que son centre de vie se trouve
dans le Kivu depuis 5 ans au moins. Or, dans le cadre du découragement,
on aurait amené un nombre considérable à immigrer à l'intérieur du
territoire congolais, plus particulièrement vers la province orientale
(ex-Haut Zaïre) et vers la capitale, Kinshasa. Cette opération serait
organisée par le pouvoir de Kinshasa dont particulièrement les
ministères de la Reconstruction et de l'intérieur. Ces gens ne sont plus
en mesure de remplir les conditions de se réinstaller sur le sol du Kivu
Montagneux occupé. D'autres qui n'auraient quitté la province pourront
ne pas s'avérer capables de remplir ces conditions par manque de preuves
suffisantes : par exemple, les factures d'électricité et d'eau... Ils
seront loyalement délogés de leur résidence ou on leur retirera le
simple droit de se retrouver dans des villes administratives, telles que
Bukavu, Uvira ou Goma.

La première variante du plan est prévue pour une durée d'une année,
allant de 1998 à 1999, tandis que la seconde couvre le reste de temps de
réalisation du plan.