Jean-Pierre Bemba
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Jean-Pierre Bemba Gombo, né le 4 novembre
1962 à Bokada
dans la province de l'Équateur, est un homme politique de la République démocratique du Congo.
Il a été vice-président de la République durant la période de transition après
avoir été dirigeant d’un mouvement de rébellion. Il est le fils du millionnaire
Jeannot Bemba Saolona.
Il a installé son quartier général à Gbadolite, dans la province de l'Équateur, ancien fief de Mobutu
Sese Seko.
Surnommé le chairman, il est le
fondateur et l'actuel homme fort du Mouvement de Libération du Congo (MLC)
qu'il représentait, en tant que vice-président, au sein du Gouvernement
de transition depuis le 30 juin 2003.
Il est marié à Liliane Bemba et a eu avec
elle 5 enfants.
Biographie.
Il est issu de l'entourage de l'ancien
président Mobutu Sese Seko auquel
il est apparenté (sa sœur est l'épouse d'un des fils de l'ancien président, Nzanga Mobutu). Père de cinq enfants, cet homme mesurant
1,90 m a fait ses études secondaires au collège
Boboto à Kinshasa, et
ses études supérieures à Bruxelles en Belgique où il est licencié en sciences commerciales et
consulaires de l'ICHEC
au côté d'Olivier Kamitatu. Dans
les années 90, il se lance dans la télécommunication, dans l'aviation et
l'audiovisuel en créant différentes entreprises.
En 1997, il s'exile lors
de la prise du pouvoir par l'Alliance
des Forces démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) menée
par Laurent-Désiré Kabila. En 1998, il créé le Mouvement de Libération du Congo (MLC)
et son bras armé, l'Armée de Libération du
Congo (ALC) avec le soutien des troupes ougandaises.
En 2002, il est fortement soupçonné de
continuer à acquérir des armes. Il aurait permis à ses milices quelques
interventions de l'autre côté de la frontière, en république centrafricaine, avec le
colonel Kadhafi,
dans le but de soutenir le régime d'Ange-Félix
Patassé
. Lors de ces interventions, ses milices réputées sous-payées se sont
livrés à des exactions : vols, viols, pillages.
En 2003, il dément les accusations de cannibalisme de la part de ses milices
émises par les Nations unies. Il démet de leurs fonctions
les miliciens qui ont été accusés d'avoir contraint sous la menace d'armes des
femmes pygmées à cuisiner puis manger leurs
maris. Un an plus tard d'autres pygmées qui affirmeront être ceux qui étaient
supposés avoir été mangés comparaitront
vivants devant la presse, créant un doute sur les patronymes. C'est l'affaire
de « Mambasa ».
Il est nommé
vice-président du Gouvernement de transition dans le cadre
du processus de paix le 30 juin 2003.
Candidat à la présidentielle
d'octobre 2006, il arrive au premier tour à la deuxième place derrière Joseph Kabila Kabange
avec plus de 20 % des suffrages exprimés. Il a réalisé de bons scores dans
sa région d'origine l'Équateur, mais aussi à Kinshasa principalement dans les
quartiers populaires et dans le Bas-Congo.
Selon certaines rumeurs, reportées dans le Potentiel, Bemba aurait utilisé 20
millions $US pour sa campagne. Il se présente comme le fils du pays par
rapport à son opposant Joseph Kabila
traité de mupaya (étranger), d’enfant
illégitime. [1]
Le 21 août
2006, alors que Jean-Pierre Bemba est en compagnie d'ambassadeurs des pays
membres du Comité international d'Accompagnement de la Transition
(États-Unis, Grande-Bretagne, France et Belgique par Johan Swinnen),
ainsi que du chef de la Mission de l'Organisation des Nations unies en République
démocratique du Congo et du diplomate américain William Swing, il échappe à un
bombardement de sa résidence par la Garde Présidentielle. Deux enquêtes ont été
ouvertes par les deux parties en présence (les forces de Joseph Kabila et de Jean-Pierre Bemba) pour déterminer les raisons
du bombardement. Deux hypothèses s'affrontent: un coup monté par les miliciens
de Bemba qui auraient kidnappé deux policiers afin de provoquer un accrochage
en présence des occidentaux; ou une attaque délibérée et un dérapage des
militaires de Kabila, voire une tentative
d'assassinat.
Au cours du 2e Tour, il
arrive en tête à Kinshasa, dans l'Équateur, dans le Bas-Congo,
dans le Bandundu et dans les deux Kasaï. Cependant, au niveau national, il
n'obtient que 42% des suffrages exprimés. Il introduit plusieurs recours auprès
de la Cour suprème, mais il n'obtient pas gain de
cause.
Jean-Pierre Bemba a été élu sénateur lors des élections sénatoriales
du 19 janvier 2007[2].
Violences de
mars 2007 et exil.
Après sa
défaite face à Joseph Kabila lors de la
présidentielle d'octobre 2006, Jean-Pierre Bemba s'était engagé à mener une
« opposition républicaine » au gouvernement de celui-ci. Son refus de
fondre sa garde personnelle au sein de l'armée gouvernementale, au début 2007,
l'a conduit à un affrontement direct avec le pouvoir.
Une
altercation avec la garde rapprochée de Bemba a conduit le 22 mars 2007 à des combats aux environs de la
résidence de Bemba (promenade de la Raquette à Gombe) et de
ses bureaux (milieu du boulevard du 30 juin)[3].
Les gardes de
Bemba n'avaient pas obéi à un ultimatum dont le terme avait été fixé au 15 mars d'accepter leur incorporation à
l'armée régulière, craignant pour la sécurité de Jean-Pierre Bemba.[4] Bemba a ensuite appelé au
cessez-le-feu, et trouvé refuge en l'ambassade d'Afrique du Sud. [5] Avec la poursuite des combats le
23 mars, un mandat d'arrête a été lancé
contre Jean-Pierre Bemba désormais accusé de haute trahison.[6] Ces affrontements ont fait plus
de 200 morts à Kinshasa.
Jean-Pierre
Bemba a quitté la République démocratique du Congo le 11 avril 2007 pour se
rendre au Portugal, officiellement pour y soigner une vieille blessure à la
jambe.
Justice
internationale.
Jean-Pierre
Bemba est la cible de la justice internationale depuis de nombreuses années. En
2003, une cour de justice européenne le condamnait par contumace à un an de
prison ferme pour « traite d'êtres humains ».
Les Nations unies ont aussi accusé les
miliciens de Jean-Pierre Bemba de viols en série, de pillages, de massacres,
voire de cannibalisme.
II est arrêté
à Bruxelles le 24 mai 2008 suite à un mandat
établit la veille par la Cour pénale internationale, en raison
d'accusations de crimes sexuels, crimes de guerre et crimes contre l’humanité
commis lors des incursions de ses troupes en République centrafricaine pendant la
période allant du 25 octobre 2002 au 15 mars 2003[7].
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Bemba