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Communiqué de presse

Rwanda-Soudan :       Un criminel de guerre rwandais à la tête d’une mission  de maintien de la paix au Soudan

 

La semaine passée, l’ONU et l’UA ont entériné la nomination du Gén. Maj. Karenzi Karake, un criminel notoire, comme commandant adjoint de la force hybride ONU- UA qui doit être déployée au Darfour (Soudan).

De 1992 à 1994, Karenzi était le chef d’un escadron de la mort opérant à Kigali sous le couvert du GOMN (Groupe d’observateurs  militaires neutres). La force avait été mise en place par l’OUA pour contrôler l’observation du cessez-le feu signé entre les rebelles du FPR et l’armée gouvernementale rwandaise.

 

L’un des forfaits à charge de Karenzi est l’assassinat de Gapyisi Emmanuel, président du « Forum Paix et Démocratie », un groupe de pression de l’opposition également hostile à l prise du pouvoir par les rebelles du FPR. Gapyisi était aussi un membre influent du comité exécutif du Mouvement Démocratique Républicain, MDR, le plus important parti d’opposition d’alors.

Karenzi est aussi cité par beaucoup de témoins comme étant l’instigateur de l’assassinat de Félicien Gatabazi, ministre des travaux publics et de l’énergie et secrétaire exécutif du parti d’opposition PSD. Les deux assassinats ont eu lieu peu avant l’attentat contre l’avion présidentiel, l’élément physique ayant déclenché le génocide rwandais.

 

Après la prise du pouvoir par le FPR en juillet 1994, Karenzi, en tant que chef des renseignements militaires, ordonna ou supervisa plusieurs exécutions extrajudiciaires. L’une de ces exécutions est l’assassinat du Dr Rwangabo Pierre Claver, leader du parti PSD qui avait été nommé préfet de préfecture de Butare, durant le premier gouvernement du FPR. Karenzi participa aussi à l’assaut du camp de déplacés de guerre de Kibeho qui coûta la vie, selon les casques bleus de la MINUAR qui étaient sur place, à plus de 8.000 personnes. Karenzi est aussi responsable de l’assassinant de Joseph Nsengumuremyi Ntivunwa, afin d’occuper illégalement les biens de son père feu Vincent Ntivunwa. Il élimina aussi son frère Bizimana après son retour d’exil du Kenya en 1995.

En tant que chef des opérations durant l’invasion de l’ex-Zaïre, Karenzi supervisa les massacres de réfugiés rwandais de 1996 à 1997. En tant que chef de la 2ème division  couvrant les préfectures de Gisenyi et Ruhengeri, Karenzi participa également aux disparitions de nombreux réfugiés rescapés de l’ex-Zaïre qui avaient été forcés de retourner au Rwanda en passant par des camps de transit à Gisenyi, entre 1998 et 2000.

 

Tous ces crimes bien documentés restent impunis. Le gouvernement du FPR n’a, en effet, jamais mené d’enquêtes sur ces crimes. Au contraire, Karenzi a reçu, en reconnaissance de ses loyaux services, une bourse d’étude d’abord au Kenya, puis en Afrique du Sud. De retour, il fut nommé commandant de la 4ème division couvrant les préfectures de Cyangugu, Gikongoro et Butare, poste qu’il cumulait avec celui de Président de la Cour Militaire, la plus haute juridiction militaire du régime.

En effet, en dépit du fait que le TPIR soit compétent pour entendre de ces crimes, toutes les tentatives ont été bloquées par le FPR et ses sponsors étrangers.

 

Sa nomination en tant que commandant adjoint d’une force de maintien de la paix au Darfour (Soudan) est une insulte à l’Afrique, au Soudan en tant qu’Etat, aux Soudanais du Darfour ainsi qu’à la mémoire des victimes rwandais de ses forfaits.

Bruxelles, le 13 Août 2007

 

Dr Jean-Baptiste MBERABAHIZI

Secrétaire Général des FDU