Génocide
rwandais:
la France examine la demande de coopération judiciaire de
Kigali
Par RFI
Publié
le 01-12-2016
Des
réfugiés
hutus saluent les soldats français arrivant dans leur camp
près de Butare, au
Rwanda, le 3 juillet 1994.
© HOCINE ZAOURAR / ARCHIVES / AFP
Paris accuse
réception de la demande de coopération
judiciaire que lui a adressée Kigali dans le cadre de
l'enquête ouverte mardi
au Rwanda sur le rôle d'une vingtaine de responsables
français durant le
génocide de 1994. Cela fait des années que le
Rwanda accuse la France d'avoir
participé aux massacres qui, à partir d'avril
1994, ont fait environ
800 000 morts, essentiellement parmi la minorité
tutsie. Cette fois, le
parquet demande à la France de lui permettre d'entendre les
personnalités
qu'elle soupçonne d'en être responsables, pour
l'essentiel des hauts gradés de
l'armée française qui a toujours nié
une quelconque responsabilité.
Le Quai
d’Orsay le confirme, la
demande rwandaise
a bien été transmise au ministère
français de la Justice pour examen, mais il
estime que cela n’appelle aucun commentaire de sa part. Paris
assure seulement
que la France est « engagée sans
réserve dans la poursuite des
personnes ayant participé au génocide ».
Et en veut pour preuve que
plusieurs responsables ont déjà
été condamnés sur son sol, mais parmi
eux aucun
responsable français, souligne de son
côté maître Alexandre Varaut, avocat du
colonel Hogard, l’un des trois commandants de la force
Turquoise pendant le
génocide.
« Le
seul but c’est de créer une agitation
politico-médiatique, de faire croire que
les responsabilités sont dans le camp des
Français, alors que rien n’a
été
établi de tel depuis si longtemps. S’il y avait
des coupables, on le saurait
depuis longtemps, assure maître Alexandre Varaut.
Donc nous n’avons
aucune espèce d’inquiétude. Ils peuvent
ouvrir toutes les enquêtes qu’ils
veulent au Rwanda, il ne se passera rien de plus. Tout ça
est totalement
ridicule. Ça
n’inquiète évidemment pas les
intéressés,
même si ça les afflige ».
Du
côté du
ministère français de la Défense, on
renvoie à une déclaration du ministre Le
Drian datée du 16 novembre dernier. Il avait alors
répété ce qui a toujours
été
la position
officielle de Paris :
« Affirmer que l’armée
française a pris part au génocide est un
mensonge indigne ».