Les rwandais à l ' Ecole Royale Militaire Belge.
La formation des
militaires rwandais à l'ERM débute dès les années 60.
L'indépendance ayant été accordée officiellement au Rwanda, l'étant indépendant
continuera à dépendre du colonisateur dans différents domaines, y compris dans
le domaine militaire.
C'est ainsi que
l'organisation, les grades, l'armement des FAR,l'école
supérieure militaire, tout sera une copie de l'armée belge.
En réalité, c'est
l'arrivée au pouvoir du RPF qui achevera l'indépendance
de ce pays face à Bruxelles, où les autorités rwandaises sont accueillies avec
plus de respect qu'avant.
ERM : Deux orientations.
L'ERM possède deux facultés : la polytechnique
qui forme des ingénieurs en 5 ans, et la faculté Toutes Armes qui forme
des licenciés en sciences sociales et militaires (en 4 ans) .
Le Rwanda a
toujours privilégié la polytechnique, bien que des officiers ont été formés
aussi en Toutes Armes, y compris des officiers gendarmes qui complétaient leur
formation militaire dans la faculté de criminologie de l'Université de Liège.
La Belgique
formait aussi des officiers supérieurs en vue de l'obtention des Brevets
d'administration Militaires(BAM) ou Brevets d'Etat-Major, les fameux BEM.
Prévalence des nordistes.
Après l'indépendance, la plupart des bourses d'études en Belgique furent
octroyés aux ressortissants de la région du Président Kayibanda
ou de ses ministres de l'éducation. A cette époque l'élite post-révolutionnaire
semblait peu d'intérêt à la carrière militaire, qui attira beaucoup plus les
ressortissants de la région du Nord du pays. La plupart des boursiers étaient
plutôt envoyés à Louvain plutôt qu'à l'ERM.
Après le putsch de 1973, de boursiers militaires furent régulièrement envoyés à
Bruxelles. Bien que le recrutement se faisait sur concours, les autorités
rwandaises trouvèrent chaque fois des moyens pour envoyer souvent les
ressortissants de la région du Nord. Peu de tutsis purent aussi obtenir la
bourse. Jusque en 1990.
Signalons que ce problème ne se limitait pas seulement à l'ERM
(qui n'accueillait que 3 ou 4 élèves pas an). A l'Université Libre de
Bruxelles, l'Université Catholique de Louvain ou ailleurs, seuls les enfants de
la junte ou de la bourgeoisie de la deuxième république y obtenaientt
une place.
Reéquilibrage
régional.
Vers 1990, les belges se sont inquiétés de ce désequilibre
régional en faveur des nordistes. A moins que ce ne soit le début de la
démocratisation à Kigali et l'affaiblissement de le
junte qui ait provoqué une certaine ouverture.
Quoi qu'il en soit, dès les années 90, il y eut
beaucoup plus de ressortissants du sud du pays à l'ERM.
Malheur aux
vaincus.
En 1994, les tutsis sont maître du pays. Contrairement aux hutus ils se
tourneront essentiellement vers le monde anglo-saxon (USA, UK) quant à la
coopération militaire. Ils se libéreront de l'influence de
l'ex-colonisateur, pour tomber dans le giron américain.
Cependant la coopération militaire avec la Belgique reprendra quelques temps
après. De nouveau, avec l'envoi des boursiers rwandais à l'ERM.
Avec deux nouveautés de taille : la présence de filles parmi les
boursiers militaires et l'exclusion des hutus.
Vae Victis !
Janvier.