Mme Daphrose Gahakwa (à droite), ministre rwandaise de l'éducation
nationale, en compagnie de la japonaise, Mme Sadako Ogata (au centre), à l'école technique de Tumba dans l'ancienne préfecture de Byumba. Mme Gahakwa est francophone,
ancienne de l'Université nationale du Rwanda où l'enseignement
était exclusivement dispensé en Français avant l'arrivée des Anglophones du FPR
au pouvoir. Photo
ORINFOR
KIGALI (AFP) -
L'enseignement secondaire et universitaire sera désormais dispensé
exclusivement en anglais au Rwanda, a annoncé vendredi à l'AFP la ministre
rwandaise de l'Education, Daphrose Gahakwa.
"L'utilisation de l'anglais (dans le système éducatif) au Rwanda sera
désormais obligatoire" , a déclaré vendredi Mme Gahakwa, commentant une décision du gouvernement de jeudi.
L'anglais fait partie des trois langues officielles du pays avec le Français et
le Kinyarwanda. De nombreux établissements scolaires au Rwanda dispensent
actuellement un enseignement en français et en anglais. La ministre a précisé
que des sessions de cours d'anglais obligatoires étaient prévues pour
l'ensemble du corps enseignant dont une large partie est francophone.
La ministre a justifié cette mesure par la volonté de ce petit pays d'Afrique
centrale d'adhérer au Commonwealth, une association de 53 pays totalement ou
partiellement anglophones et indépendants.
"C'est l'une des démarches qui permettront au Rwanda d'adhérer
prochainement à l'organisation du Commonwealth", a-t-elle assuré.
La décision finale sur l'adhésion du Rwanda pourrait être prise lors du
prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de
l'organisation prévu en 2009 à Trinité-et-Tobago.
Avant le génocide rwandais de 1994, Kigali entretenait des relations étroites
avec la France.
Mais depuis, le régime du président Paul Kagame, dont
l'arrivée au pouvoir avait mis fin aux massacres, accuse régulièrement Paris
d'avoir entraîné et armé les auteurs du génocide, ce que la France a toujours
démenti.
Le Rwanda a rompu fin novembre 2006 ses relations diplomatiques avec Paris
après que le juge Jean-Louis Bruguière eut réclamé des poursuites contre M. Kagame et d'autres responsables rwandais pour leur
"participation présumée" à l'attentat contre l'avion de
l'ex-président rwandais, Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, qui avait
déclenché le génocide.