CRIMES DU FPR – DE 1990 A  AUJOURD’HUI :

 

 

 L’ARGUMENT EN FAVEUR DES POURSUITES JUDICIAIRES LONGTEMPS ATTENDUES


« La justice doit être impartiale. Elle doit être faite et perçue comme étant faite pour tous, indépendamment des victimes et des auteurs. Une véritable réconciliation au Rwanda doit notamment pouvoir montrer que la primauté du droit ne discrimine contre ni en faveur de personne. L’action du tribunal devrait servir à contribuer à ce processus »

 (Amnesty International – International Criminal Tribunal for Rwanda – Trials and Tribulations, April 1998)

 


I. INTRODUCTION

 

 

 

 

 

 

 

II. CRIMES DU FPR DU 1er JANVIER 1994 AU 31 DÉCEMBRE 1994

Les éléments qui suivent ne sont que quelques faits et témoignages au sujet des crimes et des atrocités commis par le FPR du 1er Janvier 1994 au 31 Décembre 1994. Une enquête complète et indépendante  sous l’égide des Nations-Unies est absolument nécessaire en vue de constituer une liste exhaustive des crimes du FPR et en poursuivre les auteurs. La communauté internationale a l’obligation morale de faire enquête sur ces crimes et sur beaucoup d’autres qui ont été commis durant cette période (ainsi que sur la période d’avant et d’après 1994), et d’en punir les auteurs de façon exemplaire étant donné leur gravité en tant que crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide. Des témoins encore en vie à l’intérieur et à l’extérieur du Rwanda sont prêts à témoigner et à confirmer l’authenticité des faits.
 
CRIMES DE GUERRE, CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ ET CRIMES DE GÉNOCIDE COMMIS PAR LE FPR (1er Janvier 1994 - 31 Décembre 1994) :

 

 

 


Lorsque l’ancien Premier Ministre libanais Rafic Hariri a été tué le 14 février 2005, il est apparu que la paix et la stabilité politique du Liban étaient sérieusement menacées et le Conseil de Sécurité a  immédiatement ordonné une enquête sur cet assassinat. Pourtant, l’impact de cet acte terroriste n’a été en rien comparable à celui du double assassinat des Président Habyarimana et Ntaryamira - jusqu’à présent non élucidé – aussi bien  au niveau des pertes en vies humaines qu’à celui des conséquences politiques à l’intérieur du pays et sur le plan régional.

Il est important de souligner que l’attentat au missile contre l’avion présidentiel fut jusque là l’acte criminel le plus téméraire dans le conflit rwandais, étant donné qu’il a ciblé et tué le Président lui-même. Il a aussi coûté la vie au Président Burundais, six mois seulement après qu’un autre Président Burundais, Melchior Ndadaye, eu été  assassiné par l’armée burundaise Tutsi (le 21 octobre 1993). Le Président Ndadaye a été en fonction pendant seulement 4 mois, après être élu démocratiquement en juin et assermenté le 10 juillet 1993.

En un rien de temps,  après seulement quelques 6 mois, tout le leadership politique Hutu du Rwanda et du Burundi, deux pays voisins avec une même composition ethnique, était décimé sans aucune conséquence pour les auteurs de ces crimes. Il est important de souligner que les violences interethniques qui ont éclaté après l’assassinat du Président Ndadaye ont emporté 200.000 victimes civiles alors que le pays était en paix au moment de l’assassinat.

Par conséquent, n’est-il pas possible que celui qui a assassiné le Président du Rwanda alors que le pays était en guerre savait exactement le genre de catastrophe qui allait suivre? Est-il possible que la mort du président Hutu avec les membres de son entourage, deux mois seulement après l’assassinat de deux autres leaders Hutu, ait poussé certains Hutu rwandais dans une folie meurtrière contre les Tutsi? La réponse à ces deux questions est vraisemblablement oui. Dès lors, il est incompréhensible qu’aucune enquête indépendante n’ait été réalisée jusqu’à présent alors qu’elle permettrait de dégager des réponses à toutes ces questions clés et que ses conclusions pourraient être très éclairantes au sujet de la tragédie rwandaise.

En effet, selon Carla Del Ponte, ancienne procureur du TPIR, « s’il s’avérait que c’est le FPR qui a abattu l’avion, l’histoire du génocide devra être réécrite. Bien que cette situation n’atténue en rien la responsabilité des extrémistes Hutu dans la mort de centaines de milliers de personnes, elle ferait apparaître le FPR sous un jour nouveau. Le FPR a été jusque là considéré en Occident comme victime et comme celui qui a mis fin au génocide » (Déclarations Publiques de Carla Del Ponte le 17 avril 2000 telles que rapportées par Charles Onana in Silence sur un attentat: Le scandale du génocide rwandais, 2003, p.77).    

 

 

 

 

 


La communauté internationale ne doit jamais perdre de vue le fait que l’armée du FPR contrôlait totalement la région nord-est du Rwanda dès le début des massacres en avril 1994 étant donné que les troupes des FAR (l’armée nationale rwandaise d’alors) avaient fui en catastrophe aux nouvelles de la mort de Habyarimana. La rivière Akagera traverse l’est et le nord-est du Rwanda avant d’atteindre l’Uganda. Il a été régulièrement remarqué que les corps qui arrivaient dans le Lac Victoria avaient l’air « frais », ce qui signifiait qu’il ne s’était pas passé beaucoup de temps après la mort des victimes, et que la plupart étaient ligotés dans le style « Akandoya » ( un mot ougandais qui signifie lier fermement les deux bras de la victime en arrière jusqu’à ce que les os de la poitrines éclatent) qui est un signalement du FPR.

L’on doit aussi garder en mémoire que le FPR encadrait et surveillait tous les mouvements des étrangers dans la zone sous son contrôle. Les journalistes et les représentants des organisations humanitaires arrivaient rarement à parler aux citoyens rwandais dans les zones contrôlées par le FPR sans la présence d’un de ses cadres. C’est pourquoi la plupart des informations fournies aux médias étrangers pendant la guerre étaient fausses ou biaisées. Ce que nous savons tous, c’est que le FPR a été très efficace dans le camouflage de ses crimes et dans la manipulation des médias étrangers à son plus grand avantage, y compris les plus connus et les plus respectés.

 

 

 

 

 

 



III. CRIMES DU FPR  DU 1er OCTOBRE 1990 AU 31 DÉCEMBRE 1993
Crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide commis par le FPR (du 1er Octobre 1990 au 31 Décembre 1993) :

 

 

 

 

 


IV. CRIMES DU FPR DU 1er JANVIER 1995  A  AUJOURD’HUI  (8 NOVEMBRE 2006)


Crimes de guerre, crimes contre l’humanité, et crimes de génocide du FPR (du 1er Janvier 1995 à aujourd’hui : 8 Novembre 2006) :

 


Ce massacre fort médiatisé a été perpétré en toute effronterie par le gouvernement du FRP, en présence du contingent zambien qui faisait partie du personnel militaire onusien ainsi que des responsables de divers ONG venus assister les déplacés, et plusieurs photos des massacres ont été prises et rendues publiques. Dès lors, la simple question qui se pose est de savoir pourquoi aucune enquête indépendante n’a été ouverte pour que les auteurs de ce forfait soient officiellement identifiés et punis ?

 

En rapport avec ces massacres, le Centre International des Droits de la Personne et du Développement Démocratique (CIDPDD) et l’Association Africaine pour la Défense des Droits de l’homme en RDC (ASADHO), a tiré la conclusion suivante : «Il apparaît de façon pertinente que le gouvernement rwandais peut être tenu pour responsable des crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les actes de génocide », dans un document intitulé « rapport d’enquête de la commission internationale non-gouvernementale sur les violations des droits humains en RDC (ex-Zaïre) 1996-1998 », 1998, p.78. 

 

 

 

 

 

V. AUTRES CRIMES PRÉSUMÉS DU FPR

 

 

 

 

 

 

VI. OBSERVATIONS FINALES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VII. CONCLUSION GÉNÉRALE

 

La présente liste des crimes du FPR est loin d’être exhaustive. Il existe des rapports faisant état de crimes innombrables du FPR avant l’année 1994, au cours de l’année 1994, et après l’année 1994, tels qu’il n’a pas été possible de les inventorier tous dans le présent document. A titre d’exemple, dans la petite ville de Muhura à l’est du pays, alors que le FPR venait d’entamer la marche finale sur Kigali au printemps de 1994, le Général Paul Kagame aurait non seulement ordonné à ses hommes de tirer sur des foules de populations déplacées par la guerre, mais les aurait lui-même personnellement arrosées de balles à l’aide de sa mitrailleuse. Une enquête sur ce massacre s’impose, et les témoins sont prêts à tout raconter.

 

Actuellement, il se passe sur tout le territoire national un crime généralisé et sponsorisé par le gouvernement du FPR contre une grande partie de la population rwandaise, particulièrement les Hutu, sous la forme des fameux Tribunaux Gacaca. Il s’agit en réalité d’une tentative du gouvernement du FPR d’incriminer le plus grand nombre possible de rwandais en leur collant l’étiquette de « tueurs » ou de « génocidaires », les reléguant  ainsi au ban de la société en en faisant une caste de citoyens de deuxième classe, autrement dit des « intouchables ». Les procès Gacaca sont une tradition rwandaise séculaire de l’ordre des délits mineurs dont le but était justement de trancher de simples disputes comme des vols de vache(s), de chèvre(s) ou de poule(s), ou alors de petits différends fonciers entre voisins. Par sa nature, un procès Gacaca ne requiert pas que juges et jurés aient une formation et des diplômes universitaires pour siéger avec compétence, au-delà du simple bon sens. En revanche, le crime de génocide dans sa nature est d’un degré de gravité tel qu’il ne peut pas être proprement décidé dans un procès Gacaca par des juges et des jurés à peine lettrés sans qu’il soit banalisé.

 

Le système judiciaire en place au Rwanda veut que les détenus fassent un aveu d’homicide en échange d’une libération éventuelle. Après la libération, les détenus comparaissent devant un tribunal Gacaca de leur ressort et doivent non seulement confesser et expliquer leurs crimes, mais aussi dévoiler et dénoncer d’autres criminels. Sans quoi, leur déposition est qualifiée de demi-confession inacceptable sanctionnée par le retour en prison. Dans d’autres cas, on introduit comme par enchantement des témoins à charge pour  des crimes que les accusés n’ont jamais commis. Manifestement, il y a, de la part du gouvernement du FPR, un effort indéniable d’humilier et d’exterminer toute une race. Moi, Paul Rusesabagina, je connais personnellement des cas précis où il en a été ainsi. La communauté internationale est interpellée pour qu’elle condamne un tel système odieux et exige son abolition immédiate.

 

En résumé, voici la triste réalité du problème rwandais : le génocide et les autres crimes commis à partir du 1er octobre 1990 jusqu’au 5 avril 1994, le génocide et les autres crimes commis du 6 avril 1994 au 4 juillet 1994, et le génocide et les autres crimes commis du 5 juillet 1994 à l’heure actuelle, étaient et restent le résultat d’une confrontation féroce entre d’un coté les extrémistes Hutu qui détestaient les Tutsi minoritaires et voulaient les éliminer au moyen de machettes, lances et gourdins, grenades, et mitrailleuses, et d’un autre coté l’armée du FPR qui détestait et déteste encore les Hutu, et voulait et veut toujours les tuer en masse au moyen de mitrailleuses, grenades, petites houes usagées, fosses communes, fours d’incinération, ligotages, et des disparitions organisées. Alors que les meneurs du premier groupe ont été arrêtés et poursuivis en justice par le TPIR, les barons du deuxième conservent leur liberté et jouissent d’une impunité totale.

 

C’est là le noyau de la triste réalité de la tragédie rwandaise, et tant qu’il n’y aura pas de justice équitable pour résoudre ce différend fondamental, la paix et la réconciliation entre rwandais resteront irréalisables pendant plusieurs années encore.

 

La justice équitable est une condition sine qua non de la réconciliation. Tous les peuples du monde, les rwandais y compris, ont un droit inaliénable à la vie, à la démocratie, et à la liberté. Tout effort visant à réconcilier le peuple rwandais sans passer par un dialogue franc, honnête, et sincère aboutira toujours au même résultat : les confrontations interethniques.

 

En dernière analyse, les Nations Unies, le TPIR, et l’humanité toute entière, nous avons tous ensemble écrit notre nom dans le recueil de l’histoire de la tragédie rwandaise. Avant la colonisation, le Rwanda était divisé entre maîtres et esclaves. Après la colonisation, le Rwanda s’est retrouvé plus divisé qu’avant. De 1990 à l’heure actuelle, les divisions entre rwandais ont atteint leur comble. Dès lors, où va la société rwandaise ? Sommes-nous vraiment sûrs d’avoir épuisé toutes les possibilités de faire régner au Rwanda la paix et la réconciliation véritables, afin que l’histoire se montre clémente à notre égard quand viendra l’heure des comptes ?

 

Rwanda-info. net