Communiqué PDR-IHUMURE: Le gouvernement du FPR fait du parti PDR-IHUMURE un bouc-émissaire du scandale des bananeraies.
(Communiqués 12/10/2006)

Washington, DC - Nous avons été surpris par les publications faites dans des journaux rwandais (The New Times du 5 octobre 2006) selon lesquelles le Parti pour la Démocratie
au Rwanda -PDR-IHUMURE- serait derrière le scandale qui a éclaboussé le gouvernement rwandais suite à sa mauvaise décision d’ordonner à la population du district de Muhanga de détruire ses bananeraies. En réaction à ces publications, nous
tenons à attirer l’attention du peuple rwandais et de la communauté internationale sur ce qui suit :

1. Le parti PDR-IHUMURE dénonce fermement le très familier réflexe du gouvernement du FPR de toujours blâmer les autres pour ses propres erreurs et actions criminelles. Toute perte de vie humaine causée par la famine, des mesures coercitives ou l’usage de la force dans l’actuelle campagne de destruction des bananeraies ne doit être imputée à nul autre que les dirigeants

du FPR au pouvoir à Kigali. Le maire de Muhanga et le gouvernement du FPR doivent endosser l’entière responsabilité de leurs crimes.

2. La « brillante » décision de détruire les cultures vivrières au Rwanda qui fait partie de ladite vision 2020 est d’une totale cécité. C’est la première fois dans l’histoire du monde qu’un gouvernement considère la destruction des plantations de vivres comme le fondement de son plan de développement.

3. Le parti PDR-IHUMURE condamne toutes les politiques du gouvernement FPR dont la finalité est d’appauvrir et d’affamer la population pendant que les fonds de l’aide étrangère vont gonfler les comptes bancaires de l’élite au pouvoir à Kigali. Il est scandaleux que le Président Kagame continue de gagner plus de 26 000$ par mois (soit une bagatelle de plus de 315 000$ par an) siphonnés de l’aide étrangère et des impôts de la population pendant que le rwandais moyen survit avec moins d’1$ par jour. Durant combien de temps encore la Communauté internationale restera-t-elle un spectateur passif pendant que la population rwandaise est brutalisée et terrorisée?

4. Dans la tradition rwandaise, les bananeraies occupent une place presque sacrée qu’on ne peut remettre en question. La notion traditionnelle rwandaise

symbolisée par l’expression « Derrière l’enclos » fait référence non seulement au

jardin familial où l’on plante des carottes, des oignons, des aubergines ainsi que

d’autres légumes, mais aussi à la bananeraie proche de l’enclos qui fait la fierté

du propriétaire, le protège des regards indiscrets et lui fournit de quoi vivre en

période de disette. Les familles apprécient beaucoup cette possibilité de se

procurer rapidement d’un ou de deux régimes de bananes et de les consommer

cuits ou sous forme de fruits. Au niveau culturel et social, la banane joue aussi un

rôle de rapprochement. La bière de banane appelée localement « Urwagwa » est

un produit prisé pour ses multiples usages. Il est communément reconnu dans la

culture rwandaise que le fait de partager la bière de banane pendant que l’on

débat d’un cas litigieux ou que l’on échange des idées rehausse la cérémonie.

L’on ne peut s’imaginer comment des Rwandais pourraient tenir un quelconque

événement social tel que la demande en mariage, la présentation de la dot et la

célébration d’un mariage sans bière de banane. À n’importe quelle occasion où

des rwandais se rencontrent pour danser, chanter, se réjouir et rire ensemble, la

bière de banane fait toujours partie du décor. C’est dire donc que quiconque

envisage de raser les bananeraies de la surface du Rwanda ne veut rien d’autre

que des larmes de tristesse, du chagrin et de l’indignation dans tout le pays.

Comment les parents pourront-ils aller cueillir des fleurs derrière l’enclos, les

cuire et les servir à leurs enfants affamés ? Bref, déclarer la guerre aux

bananeraies revient à déclarer la guerre à la culture rwandaise et à poser un acte

criminel d’appauvrir et d’affamer délibérément la population. Quiconque tente

de le faire est un ennemi du peuple rwandais et le parti PDR-IHUMURE est

déterminé à s’opposer à lui chaque jour et chaque nuit.

5. L’actuelle campagne de destruction des bananeraies rappelle l’odieux projet de

« villagisation » d’il y a quelques années, au cours duquel les gens étaient forcés

de détruire leurs maisons et de se réinstaller dans des zones d’agglomération

prédéterminées comme « stratégie de promotion du développement ». Cette

mesure rencontra une forte résistance de la population et n’eut pour tout résultat

que la paupérisation des régions où elle fut imposée. C’était une campagne

extrêmement brutale et sans lendemain qui n’offrait rien aux familles en échange

de leurs maisons détruites, pas même un minimum d’indemnisation, alors

qu’elles étaient réduites à se loger dans des bâches de fortune en plastique. Le

fameux projet de villagisation a échoué il y a belle lurette et aucun semblant de

développement promis ne s’est manifesté jusqu’à présent. La destruction des

bananeraies est une autre politique conçue dans l’improvisation et l’insouciance

et qui, elle aussi, ne mènera qu’au désastre pour la population. Elle doit être

combattue avec la dernière énergie.

6. Le PDR-IHUMURE continuera de soutenir et de défendre la population

rwandaise qui souffre sous la brutale dictature du FPR. Nous continuerons de

dénoncer les crimes du FPR et ses injustices à l’encontre de la population

rwandaise.

Le PDR-IHUMURE demande instamment à la communauté internationale d’assumer

ses devoirs et ses responsabilités devant le drame rwandais, et de se tenir prête à

appuyer le peuple Rwandais lorsqu’il ne pourra plus continuer à supporter les abus et

décidera de se lever comme un seul homme pour mettre fin à l’actuelle tyrannie. Il

arrive un temps où assez c’est assez.

Jerome Nayigiziki

Secrétaire Général

PDR-IHUMURE

PARTI POUR LA DEMOCRATIE AU RWANDA - PDR-IHUMURE

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

(PDR-10-10-2006-PR)

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